Romans historiques : Préambule à l'histoire honteuse

 

Il y a deux histoires, l'histoire officielle, menteuse, qu' on enseigne; puis l'histoire secrète, où sont les véritables causes des événements, une histoire honteuse...
                                                                                                                                                         HONORE DE BALZAC

 

Mes romans mettent en scène « l’Histoire honteuse », comme l’appelait Balzac, précisément celle qui se rapporte à des faits volontairement dissimulés ou mal connus. Je désire faire la lumière sur des événements obscurs, inexpliqués ou insuffisamment explorés. Je ne suis pas royaliste mais je défends un contre-révolutionnaire qui lutta contre la barbarie des années 93 et 94, puisque son combat contre la Terreur fut légitime.

Le baron de Batz a mené ce combat contre ceux qui terrifièrent les Français avec la guillotine et détruisirent la démocratie parlementaire, cette ère de liberté inaugurée par l 'Assemblée Constituante.
Tous les faits relatés sont historiques. Si les dialogues sont imaginaires, plus de la moitié restent authentiques.

L’action menée par Jean de Batz, ce gascon qui combattit les excès de la Terreur, fut celle d’un héros de roman. Il ne fut pas un protagoniste imaginaire à la Dumas, mais un authentique personnage en chair et en os de l’Histoire de France qui risqua sa vie contre la barbarie jacobine !

Comme il fut intrépide, humain et chevaleresque et que son combat fut légitime ; j’ai décidé de sortir ce « Chevalier de l’Ombre » des placards de l’Histoire où il était injustement enfermé. Pourquoi est-il encore ignoré de nos jours ?...Je le répète, parce que la Terreur fait partie de notre « histoire honteuse », dont les exemples sont plus nombreux qu’ on le croit. Souvenons-nous combien monstrueux et répugnants furent les Massacres de Septembre, cette Saint-Barthélemy de la Révolution Française…

Si le baron de Batz est resté un inconnu pour la majorité des Français, la responsabilité en revient en partie aux historiens du XIXe siècle qui l’ ont ignoré volontairement ou pas. Alors qu'en 1793 et 94 les révolutionnaires qui le craignaient ne parlaient que de lui, un siècle plus tard, des auteurs comme Lamartine, Louis Blanc, Thiers, Michelet, de Barante et bien d’autres l’ ont ignoré. Profondément patriotes et républicains, ils ont peut-être craint de valoriser un contre-révolutionnaire qui portait ombrage à la sainte image de la Révolution française. Ils ont oublié seulement que la Terreur et son bain de sang, ne font pas partie de l’idéal de notre Révolution, je parle bien entendu de l'idéal de 1789, cette aube de la Liberté.

La Terreur fut une parenthèse monstrueuse, étrangère au siècle des Lumières, promue par des hommes cruels avides de pouvoir. Au lieu de la passer plus ou moins sous silence, il fallait au contraire dénoncer cette boucherie, en parler à nos enfants, s’en émouvoir, se gendarmer, s’en indigner en célébrant ceux qui l’ ont combattue. Parce que ce fut un noble comme de Batz qui leva l’étendard de la révolte contre la barbarie, fallait-il se taire ?

Sous la quatrième République, l’enseignement de l’Histoire, aux mains d’universitaires talentueux mais si fortement engagés politiquement, qu'ils ne pouvaient ressusciter un personnage si éloigné de leurs convictions.... Un royaliste ?...Vous n’y pensez pas !...Quelle infamie !... On laissa le placard hermétiquement clos. En revanche, on valorisa Robespierre, l’Incorruptible de l’échafaud, et le jeune Saint-Just ce terrifiant utopiste. On leur attribua des noms de rues, de Lycées et de collèges. Valoriser ces hommes redoutables qui ont fait guillotiner 3000 personnes dans Paris et dont les sbires ont massacré plus de 40.000 innocents dans toutes la France, voilà la plus grande des impostures.

Quand je songe qu’ils se prévalaient sans vergogne du mot inviolable de République ! Quelle forfaiture ! Est-ce là l’exemple de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité que nous laissons à nos enfants ? Des générations d'écoliers embrigadées se sont succédé dans l’ignorance du combat de cet homme contre la barbarie des sans-culottes… Des auteurs comme Le Nôtre et Marina Grey, lui ont bien consacré chacun une biographie, mais elles restèrent hélas cantonnées dans des cercles restreints.

Et pourtant, à Paris même, si on s’arrête à hauteur du 52 de la rue Beauregard, on découvre une plaque commémorative où l'on peut lire :
« ICI, LE 21 JANVIER 1793, LE BARON DE BATZ A TENTE DE SAUVER LOUIS XVI SUR LE CHEMIN DE L’ECHAFAUD »…. Franchement lequel d’ entre nous avait seulement entendu parler de ce geste fou d’héroïsme d'arracher le Roi à la mort?...Combien de Parisiens ont-ils seulement lu cette plaque ?....  Lequel d' entre nous savait qu' il tenta deux fois d'enlever la Reine de la prison du Temple et trois fois de la Conciergerie?...

Si nous poussons jusqu'au 148 rue Bagnolet, nous découvrons au milieu des constructions modernes, une ravissante architecture du XVIIIe siècle au toit mansardé que l’on peut encore visiter le cœur rempli d’émois, c’ est le Pavillon de l’Hermitage miraculeusement conservé, la demeure du baron de Batz d’où il fomenta tous les complots contre les terroristes. Il est ouvert au public. On retrouve encore peints sur les murs du salon les peintures de Jean Valade qui terrifiaient tant l'amie de Jean de Batz, la merveilleuse Marie Grandmaison.

Comme j’ai été fortement impressionné par la hardiesse de cet homme, j’ai pensé que le meilleur moyen de le faire connaître à mes concitoyens, c’est de raconter sa vie sans m’éloigner de la réalité. Et pourtant en progressant dans la rédaction de mon récit, tout en observant rigoureusement les faits historiques et sans faire appel outre mesure à mon imagination, je constatais que mon écriture tendait invariablement vers celle d’un roman, c’est que la vie de Jean de Batz est digne de celles des Chevaliers de la Table Ronde...N'oublions pas que sa devise était: de toutes façons fidele! Il a eu deux ancêtres qui furent dignes de lui. L'un s'appelait Charles de Batz, il berça notre jeunesse sous le nom de d'Artagnan et l'autre Manaud de Batz qui sauva la vie d'Henry IV à la bataille d'Eauze en faisant un rempart de son corps.

Pour toutes ces raisons je décidais de raconter l’odyssée du baron de Batz dans son voyage héroïque au sein de la Terreur...Je lui ai déjà consacré deux volumes à travers les 76 jours de Marie-Antoinette à la Conciergerie, puis deux autres qui doivent paraître à l' automne avec la Révolution Fracassée, et enfin si je suis encore vivant et si mon éditeur n' est toujours pas lassé de moi et de la Révolution, deux derniers pour clore le combat du baron contre la Terreur, jusqu'à la mort de Robespierre.


 
 
   
 
   
 
   
   
   
 
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
 
 

          Pavillon de l'Hermitage

   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
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